|
Vendredi 10 février : TORTEL
En remontant vers le nord, nous voulons nous arrêter dans un village pittoresque à l'écart de la carretera
mais le bus public n'y va pas et nous dépose à un carrefour, il nous reste 20 kms de piste pour arriver à destination.
Nous sommes toujours au coeur de la Cordillère des Andes, les paysages sont exceptionnels même si la pluie
nous empêche de profiter pleinement du panorama.
|
Passage du rio bravo en bac, quelques kms encore et le bus nous laisse au croisement de la route pour Tortel.
Nous sommes 8 à nous aligner sous la pluie à faire du stop (surtout ne le dites pas à nos enfants !),
la première voiture qui passe, s'arrête. Les jeunes qui sont avec nous, nous laissent la priorité et nous grimpons
dans le coffre fermé d'un pick up, à califourchon sur les bagages.
Voyage très chahuté, le chauffeur doit bien connaître la piste et conduit vite ;
vos « oranginas » sont bien secoués après cette 1/2 h de trajet mais contents d'être arrivés bien secs à bon port.
|
|
Tortel ne ressemble à aucun autre village, les 1ers colons sont arrivés vers 1955 par voie maritime,
tout se faisait par bateau, la piste d'accès n'a été ouverte qu'en 1998. Le village est classé monument national.
On s'y déplace exclusivement à pieds sur des passerelles en bois, il n'y a donc pas de circulation de voitures.
Les seuls bruits mécaniques viennent des tronçonneuses pour construire de nouvelles passerelles ou des moteurs
des bateaux qui approvisionnent le village.
|
|
Ce fourneau qui pèse plus d'une centaine de kg passe d'un bateau à l'autre pour venir s'échouer dans une
de ces petites maisons en bois, réchauffer ses habitants et chauffer l'eau du maté !
|
|
|
Dans ce village, les pêcheurs du début sont devenus aubergistes pour recevoir les touristes de plus en plus nombreux ;
on a pas trop compris dans quelle catégorie de poisson ils nous ont catalogué, entre petite friture ou pêche au gros ;
dans tous les cas on a mordu à l'hameçon, on en sortira en y laissant quelques écailles !
Pas de téléphone fixe et les portables ne servent à rien, les habitants communiquent entre eux par radio,
pas d'internet non plus... heureusement il y a la télé !
|
|
|
Padre Ronchi y est venu en 1960 pour évangéliser le village mais a surtout beaucoup aidé ses habitants.
|
|
|
|
Les Alakulufes, indiens natifs vivant dans cette région, il n'en reste plus aucun.
|
|
|
A l'hospedaje, un couple de chilien nous explique qu'un projet de barrage est prévu dans la région
pour alimenter en énergie les mines du nord à plus de 3000 kms d'ici et que les lignes à haute tension
qui seront plantées dans ce magnifique décor n'ont pas fait l'objet de débat publics (oubli volontaire ?).
Des associations de défense de l'environnement se sont créées mais le projet risque bien d'aboutir.
|
|
On voit peu d'artisanat en Patagonie pourtant les femmes tricotent ou crochètent beaucoup.
Sur chaque lit, il y a au moins 3 ou 4 couvertures, souvent en laine ;
compte tenu de l'isolation des maisons on les supporte bien sauf si quelqu'un se lève dans la nuit
pour remettre une bûche dans le fourneau.
|
|