Mardi 17 janvier : CHAITEN

Nous avons passé une bonne partie de la journée d'hier à la « pêche » aux renseignements. Nous avons entendu plusieurs versions pour rejoindre la carretera australe et principalement la ville de Chaiten qui a subi une éruption volcanique en mai 2008. Nous avons le choix entre l'avion, le bateau ou le bus ; ce sera le bus. Nous faisons réserver une chambre dans cette ville fantôme et le minibus, c'est parti pour 6 ou 10 heures de route.
Après le dernier tronçon de la panaméricaine, nous roulons sur 40km de bitume, puis c'est la carretera australe. Commencée en 1976, l'objectif était de relier les différentes communes de ces régions reculées du Chili, jusque là isolées et mal desservies. Il était notamment impossible de rejoindre par voie terrestre chilienne la région de Aisén à moins de passer par l'Argentine voisine. Les derniers kilomètres de cette piste, jusqu'à Villa O'Higgins, sont ouverts à la circulation depuis 2000, certains tronçons sont encore en chantier. Sera-t-elle un jour goudronnée ??
La coût de la construction totale de la route australe aura été de 200 millions de dollars.
Pour l'heure, dans les bus, il faut fermer les fenêtres a cause de la peuf.

Le bus s'engouffre dans un premier ferry pour 20mn de traversée, on en profite pour prendre l'air et se dégourdir les jambes.

Et on roule ; mangez du bon poisson pêché au Chili, qu'il disait ; ici comme ailleurs, le poisson servi dans nos assiettes est majoritairement du poisson d'élevage ; nous sommes impressionnés par le nombre de fermes aquacoles.

La route a été tracée à travers la forêt, passant souvent des rivières ; elle est fréquemment interdite à la circulation dès qu'il pleut.

Arrêt pique nique à Hornifuren. Tranquille village où nous devons embarquer, la route s'arrête là. Le problème c'est que l'attente de 30mn se transforme en 3 heures ; le ferry a un problème de portes. Finalement après 3 heures en cale sèche, nous embarquons dans un ferry à moitié réparé, les véhicules doivent embarquer en marche arrière, le problème ne doit pas être totalement résolu.

Le fjord où nous naviguons maintenant est magnifique avec son environnement de montagnes enneigées, ses cascades ; La traversée va durer 3h30.

De nouveaux quelques kms de piste, la nuit tombe quand nous embarquons pour la 3ème traversée en ferry, c'est reparti pour une petite heure de bateau et il fait la nuit noire quand nous débarquons. Il est 23 heures et nous ne sommes toujours pas arrivés !

Le bus stoppe enfin à 1 heure du matin, en face de notre hôtel. Le problème, encore un, c'est que tout est fermé, un panneau collé sur la vitre affiche «complet». A force d'insister, nous réveillons quelqu'un qui malheuresement confirme que notre chambre est déjà occupée. Si bien que nous errons dans ce gros bourg avec les chiens sous un beau ciel étoilé, à la recherche d'un abri. A 2 heures, Diego, un insomniaque nous récupère dans son pickup et nous propose de dormir sur des matelas chez lui dans son living, ce n'est pas de refus ! Y a aussi bien longtemps que nous n'avons pas mangé mais qui dort dine !!. 15 heures de transport pour 200 km