Jour 37
Samedi 1er octobre : SONGDUO (4170m) - MUZHUGONG KA (3820m)
110 km

Tu sais Vincent, comme dirait notre ami Henri, nous sommes des gens « ordinaires qui faisons simplement des choses extraordinaires » ... on l'a beaucoup entendu à une certaine époque !
Après cette soirée animée, nous nous sommes couchés tôt afin d'être en forme pour affronter le 5000 m et peut-être MAM ! pas de chance, à 22 heures la taulière est venue fouiller dans son bouiboui parce qu'il lui manquait une couette. Je sais qui lui avait emprunté, un mec un peu frileux et douillet mais vous n'en saurez pas plus.

Dès 8 heures, nous sommes sur la route par -2°, temps froid mais sec. Les flaques d'eau sont gelées.

Les bergers sont déjà actifs.	Fabrication de briques de chauffage avec des bouses de yacks, transformées en galettes et mises à sécher, tout ça à mains nues.

A défaut de murs, elles sèchent sur l'herbe.	Et sont empilées pour une bonne conservation.

La route du col, c'est là-haut.	De nouveau, on se régale d'un décor splendide.

	On vient de tout là bas au fond et même de plus loin.

Après 28 km, le col apparaît bien habillé de ses drapeaux à prières. Cette fois encore une étoile a veillé sur notre ascension ; grand maman est toujours présente à nos cotés.	Daniel, toujours en pleine forme.

Eh oui, les fistons à vous de faire mieux, mais vous avez le temps devant vous ! Mais d'abord faut qu'on vous explique : on l'a dit, la pression atmosphérique diminue en gros de 10% par 1000 m de dénivelé positif et l'oxygène diminue en proportion. Le coeur qui est un muscle a besoin pour son propre fonctionnement de sa part d'oxygène et quand il y en a moins, il bat moins vite et de ce fait irrigue moins les autres organes ; d'où une certaine fatigue !!!

C'est le col le plus animé et le plus visité de notre parcours. Des dizaines de bus déversent des touristes pour la photo et il faut s'imposer devant eux pour prendre son tour.

Les 2 compères, ils en ont déjà gravi quelques uns de 5000.	Hein, qu'on est content les savoyards.

Le groupe de cyclos presque complet... désolé pour les absents ; pas facile de rassembler tout le monde, il y a toujours un cliché à prendre, ou le vélo à remettre debout ...

	L'un des rares habitants permanent du col.

Ceux là aussi résistent à ces altitudes.

Tout au long de la descente, nous avons du redoubler de prudence, les véhicules montants n'hésitaient pas à nous serrer pour se doubler entre eux. Pas du tout, mais alors pas du tout courtois les chauffards chinois. Mais bon, on est tous bien arrivés.

Des barres de logements construits pour les nomades. Les chinois veulent regrouper tout le monde (pour les avoir à l'oeil ?). Qui entretiendra la montagne ? Que vont faire tous ces bergers dans des murs en béton alors qu'ils sont habitués à vivre dans des tentes et à se déplacer avec leur troupeau de yacks ? Au-delà de la laideur de ces nouvelles constructions, c'est tout l'environnement de la montagne qui est sacrifié ; dans quel but ???

C'est jour de lessive dans le torrent, avec un petit brin de toilette par la même occasion.	C'est l'automne, les récoltes sont faites, il faut maintenant engranger en vue de l'hiver qui doit être sévère par ici.

Lorsque nous sommes arrivés à « l'hôtel », des protestations se sont fait entendre quand le guide nous a annoncé qu'il n'y aurait encore ce soir ni douche ni toilettes. François est donc parti à la recherche d'un autre établissement dans cette ville assez importante. Peu de temps après, nous étions dans une vraie chambre d'hôtel avec salle de bains pour quelques yuans de plus. Encore une fois, Eurasia avait fait le choix du moins cher.