Jour 36
Vendredi 30 septembre : GONGBUJIANGDA (3440 m) - SONGDUO (4170m)
97 km, dénivelé 900m

Pour la petite anecdote : hier soir, Li, un des guides chinois est allé à l'hôtel prévu pour préparer notre arrivée sur la base de 100 yuans la chambre, quand Yann est entré, la tenancière a vu que les clients étaient des occidentaux, elle a tout simplement et sans aucun complexe doublé le prix ; les protestations du guide n'y ont rien changé. Si bien que nous avons dû changer de lieu d'hébergement. Quand on vous dit que la Chine est « compliquée » pour rester politiquement corrects.
Toute la journée, longue vallée montante mais Eole devait être fatigué parce qu'il ne nous a pas beaucoup poussé aujourd'hui.

On a à peine quitté la ville, les pèlerins sont déjà sur la route ; ils font ainsi une dizaine de kms/jour, les anciens ont pris un peu d'avance pour préparer le repas pris en commun.	On est au milieu de quelque part !!! quoi, on ne sait pas mais c'est marqué sur le panneau, et ça doit être important parce que ...

Les marchands du temple semblent plutôt prospères ; colliers, bibeloteries et autres quincailleries sur tous les étales !	Pour gagner en productivité, les vaches mangent du carton et le lait sort directement en brique, enfin on suppose !

Et donc quelques kms plus loin, la caravane s'installe en attendant les pèlerins.	Les anciens assurent l'intendance : ils barattent le lait de yack pour préparer le thé au beurre de yack salé.

Pendant qu'un autre hache la viande qui ira enrichir la soupe avec quelques légumes, les nouilles ou le riz et bien sûr une bonne dose de piment.	Là, au bord de la route, ces tibétains grillent les grains d'orge, la technique est un peu surprenante !

Dans un wok, ils font chauffer sur feu vif du sable calibré, quand il est brûlant ils ajoutent l'orge et après quelques minutes ils séparent l'orge du sable avec un tamis qui ne laisse passer que le sable...

La mamy prépare un écheveau avec son bâton en forme de manivelle.	Pendant que monsieur tisse.

2 maisons plus loin, c'est atelier boucherie ; ce sera un cochon de moins sur la route.	Madame, en costume traditionnel attend avec ses gamelles d'eau chaude.

Abandon (provisoire ?) du matériel par un pèlerin ; tout y est : les gants, les patins, le tablier, les « pneus » pour protéger les chaussures...

L'orge est tamisée en plein vent.

Et on continue notre route dans cette belle vallée.	Un autre équipage, pendant que les pèlerins avancent en procession, leurs accompagnateurs tirent les charrettes avec des ânes.

Et on prend toujours et encore de l'altitude dans ce décor de cinéma ; la barre des 4000 est de nouveau franchie.	Les manifestations religieuses sont omniprésentes, tels ces moulins à prières actionnés par de petits ruisseaux, ces petits empilements de pierres, ... Pour nous, c'est tout de suite après que ça se gâte !!

Village far-west où aucune voiture de touristes ne s'arrête, et pour cause !! Depuis quelques jours, le ruban gris est indiscutablement de meilleure qualité mais en même temps les étapes sont plus longues, trop longues, jusqu'à 130 kms. A cette altitude les organismes souffrent, la fatigue est là et chacun attend un minimum de confort pour se reposer et récupérer pour passer dans les meilleures conditions possibles l'étape du lendemain. Ce soir c'est raté et de belle façon : jugez par vous-même !

Pour accéder aux « chambres », passage obligé par les cuisines, jusque là, ça va encore. Ensuite faut passer par l'arrière cour !!

Entrée/sortie de la cuisine véritable décharge public, totalement immonde !

La cabane au fond ce sont les toilettes officielles. Une douche ? Pourquoi pas un sauna pendant que vous y êtes !

Voilà, la visite continue mais faut monter l'escalier pour accéder aux chambres de 2 à 5 paillasses serrées les unes contre les autres. On prend son courage à 2 mains et on grimpe (et bon courage pour ceux qui auront besoin d'aller aux toilettes cette nuit). L'intérieur est une boîte à courants d'air, les cloisons sont en carton, les portes en tissus... etc, etc Il y a quelques jours on pensait avoir touché le fond, mais Eurasia a encore fait des prouesses pour trouver encore plus profond, eh oui, ça existe ! Que vaut un client pour cette agence ? ici le lit coûte 20 yuans soit à peu près 2,2 €, de quoi ruiner n'importe quelle agence de voyage !!! Pour nous la coupe est pleine !