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Jour 22 Mardi 23 avril 2013 : Rantepao

Aujourd'hui, nous allons assister à des funérailles Toraya. C'est l'une des rares cérémonies qui ait survécu aux prosélitisme des missionnaires protestants et aux injonctions de l'armée néerlandaise.
Ces anciens marins venus d'Indochine, Vietnam, Cambodge, Laos, Birmanie 1000 ans avant JC se sont réfugiés dans les montagnes vers le 17ème siècle quand d'autres migrants, venus en force ont envahi le pays. Ils sont devenus paysans, façonnant le terrain pour faire des rizières en terrasse et plantant des girofliers et caféiers. Officiellement chrétiens, ils n'en restent pas moins fidèles à certaines traditions. Les plus importantes sont celles des funérailles qui rassemblent toute la famille, venant même de l'étranger. Chacun contribue à réunir les fonds nécessaires à la cérémonie qui peut avoir lieu des mois, voire des années après le décès. Pendant cette longue période, le corps est embaumé et reste dans le tongkonan, cette maison au toit élancé rappelle le navire des ancêtres ou pour d'autres, la ligne incurvée des cornes de buffles, animal sacré. Un village éphémère est installé pour cette occasion accueillant les groupes successifs de la famille et des amis.


photo Ce buffle est attaché pendant des heures, la gueule en l'air, pour muscler le cou. Il sera plus fort pour les combats, et quand il sera sacrifié, le bouvier qui s'est occupé de lui, aura droit à cette partie de viande, réputée la meilleure. Les buffles albinos sont quasi sacrés, leur valeur peut atteindre plusieurs centaines de millions de rph.

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Les enfants n'ont probablement pas de jeux vidéos, ils jouent collectivement avec ce qu'ils fabriquent, ici des radeaux en bambous ; les éclats de rire font plaisir à entendre. On se promène dans une campagne et une nature très verdoyante avec des paysages sublimes.

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Nous enfourchons donc nos vélos pour assister à la cérémonie funéraire dans un petit village. Les rizières regorgent d'eau, normal avec ce qui tombe. Il parait qu'il pleut toute l'année ici... plusieurs fois par jour !!. Partout, ces maisons aux toits élancés. Nous devrions avoir une explication prochainement.

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Les assemblages des pièces de charpente sont d'une incroyable complexité et d'une grande qualité d'exécution, les panneaux de remplissage sont finement décorés.

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Celle-là est très ancienne, avec sa toiture en bambous posés façon tuile romaine ou parfois en bardeau de bois vite colonisé par les fougères. Aujourd'hui elles sont recouvertes de tôle ondulée.

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Au bout de 10km, nous abandonnons nos vélos (au poste de police) et marchons dans un petit chemin caillouteux et bien gras avec nos chaussures de vélo, le village est inaccessible autrement qu'à pieds.
Par respect, il faut aussi se vêtir les épaules et les jambes.
Les funérailles sont célébrées ici de manière festive ... pas pour les cochons !!!

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Ils sont ligotés sur des branches de bambou. Transportés jusqu'au village d'une façon assez peu confortable, il le manifeste par des hurlements.

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Des centaines d'invités sont déjà installés sous des chapiteaux dressés spécialement pour l'occasion.

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Les femmes en procession derrière le maître de cérémonie en général un membre de la famille, apportent des offrandes. Le guide est venu avec du sucre, du café et des cigarettes, nous sommes considérés comme des invités et nous pouvons donc nous asseoir sous l'un des chapiteaux ; aussitôt on nous offre café, thé et des petites pâtisseries locales.

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Dans tous les coins du terrain, des cochons attendent. Certains sont sacrifiés pour la fête, les autres sont offerts à la famille du défunt ; une façon de participer aux frais énormes engagés pour ces funérailles.
Pour les Toraya, l'âme des animaux doit suivre celle de leur maître, d'où l'importance du sacrifices des animaux.
Les familles riches peuvent sacrifier un buffle comme celle qui nous « reçoit » ce matin. Certains morceaux cuisent dans les marmites et seront consommés pendant ces 2 journées de cérémonie.

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Dès qu'un cochon arrive, le propriétaire le déclare et doit payer une taxe à l'état. Il y a un petit bureau dressé spécialement pour celà.
Une fois ces formalités remplies, ce personnage passe devant chaque bête et annonce au micro quelle famille a apporté ce présent.
Celui-là n'attendra plus, il est découpé et distribué; certains morceaux peuvent même être vendus sur place aux enchères.

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Ceux là attendent leur sort. Ici, on vend de la bière, des bonbons.

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Il en arrive de tous les côtés, élégamment habillés et toujours souriants. Pas de larmes. Le cercueil repose dans la maison. Nous irons lui rendre visite avant de partir et lui parlerons comme avec un vivant.

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Plusieurs coins cuisine sont installés ; au menu du riz bien sûr et les morceaux de cochon. Là, c'est le coin, vin de palme servi dans un verre en ... bambou.

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Ils arrivent, ils repartent, on ne sait plus très bien et tout çà pendant 2 ou 3 jours suivant les moyens de la famille.

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Nous finissons dans un restaurant qui cuit la viande dans des tubes de bambou.

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La viande est glissée dans le tube, le bambou est posé sur le feu, inclinée sans toucher les flammes et cuit pendant 1 heure et demi. Voilà le résultat, du poulet, délicieux ...

Une petite douche « naturelle » pour le retour en vélo, il est 18 heures quand on arrive à l'hôtel, il fait nuit.



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