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Dimanche 27 avril 2008 RUSSIE : Mariupol (Ukraine) - Taganrog (Russie, 9e pays) ► 127 km
Pâques aux tisons
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Certains dormiront dans les couloirs, d'autres videront les classes pour libérer de la place au sol.
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Départ sous un ciel gris qui n'annonce rien de bon pour la journée, et baisse des températures, encore une fois.
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Les trams sont souvent conduits par les femmes.
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A 12 heures, nous sommes à la frontière ukrainienne sous la pluie et le froid. Nous devons passer par groupe de 7 toutes les 15 mn environ
pour aller à la frontière russe. Là, il faut remplir un formulaire aux 4 vents, sans se tromper, ni le mouiller. A chacun de trouver son
astuce pour bien remplir sa copie. Il faut passer par 2 à un guichet, ensuite aller à l'immigration et revenir à ce guichet. Le tout dans
la tempête. Et sorti de la douane, tout le monde est bloqué par la police qui nous escorte. Les derniers nous rejoignent à 18 heures 30,
heure russe, puisque nous avons avancé notre montre d'1 heure.
La seule chose positive, c'est qu'à cette heure il ne pleut plus et nous roulons jusqu'à 23 heures dans le vent.
C'est pour nous, notre première fléchette pascale...

Lundi 28 avril 2008 RUSSIE : Taganrog - Rostov sur le Don
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Pour préparer le pique-nique, un groupe est sollicité, avec le sourire. Les haut savoyards en plein travail...
Le départ est à midi pour une étape de 60 km.
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De gigantesques monuments trônent le long de la route, en l'honneur de leurs vaillants guerriers.
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Quand 102 cyclos roulent ensemble, encadrés par la police, voilà le résultat.
Après 94 km au lieu de 60 km, nous arrivons sous la pluie au bord du Don, fleuve qui se jette dans la mer d'Azov.
Nous sommes loin de la ville, loin des commerces. Il ne reste qu'une chose à faire, se reposer.

Mardi 29 avril 2008 RUSSIE : Rostov sur le Don - Jour de repos
Les 8 jours passés sans « escale » avec des conditions météo difficiles ont mis hommes et machines à rude épreuve,
ce jour de repos nous permet de respirer.
Nous sommes dans un centre de vacances au bord du DON, le fleuve qui se jette dans la mer d'Azov, très agréable et reposant mais
éloigné de la ville ; les plus courageux prendront le bus pour se rendre à Rostov. La majorité restera sur place pour se reposer ...
enfin presque.
Dès les premiers rayons de soleil, le camp se colore avec ses étendages à linge improvisés entre les arbres et
abondamment garnis de maillots PPK, il s'anime aussi avec les ateliers de mécanique et de nettoyage de vélos, sacoches et autres
accessoires à régler.
La couleur de l'eau et le soleil ne font pas illusion longtemps : le vent, la température de l'air et de l'eau sont dissuasifs
pour des corps fatigués, un seul candidat a le courage de plonger dans la piscine (c'est pas nous... mais faut-il le préciser)
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Le trafic sur le Don est incessant
Avec l'indépendance de l'Ukraine et de sa capitale Odessa, la Russie a perdu son principal accès à la mer noire ;
Rostov / le Don devient un grand port Russe.
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Ce soir nous avons une « réunion » du groupe bleu, certains veulent mettre les choses au point. Entre les déçus des paysages, il est vrai
sans grand intérêt actuellement, ceux qui veulent rouler plus vite, pour faire des arrêts photos, aller à la rencontres des habitants et qui
reprochent aux moins vaillants de ne pas faire les efforts nécessaires, ceux qui veulent ignorer qu'on est dans un pays dont l'histoire
est bien différente de la nôtre, ceux qui savent qu'il faut faire comme ça et pas autrement !!
Bref il y a quelques échanges un peu crus.
C'est bien franchouillard tout ça, rien de bien grave au bout du compte, probablement à mettre sur le compte de la fatigue et/ou de
l'éloignement de la famille pour ceux qui sont venus en célibataire ?

Mercredi 30 avril 2008 RUSSIE : Rostov sur le Don - Chakhty ► 84 km - déniv 450 m
Apres la journée de repos, nouveau départ vers les montagnes Russes.
Nous roulons sur des autoroutes ou des routes où le trafic est important dans un paysage de plaines ; peu de villes et villages,
souvent éloignés des grands axes routiers, rien pour agrémenter ce panorama.
Parfois une agréable surprise, notre itinéraire passe par une petite ville avec un joli patrimoine architectural préservé et
maintenant en cours de restauration.
C'est l'occasion de pause pique-nique et photo.
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Cathédrale orthodoxe.
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L'intérieur, passablement dégradé est en cours de restauration.
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A l'arrivée, nous avons la surprise d'être attendu par un groupe d'une vingtaine de jeunes « cyclottes ».
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Et une foule de jeunes et moins jeunes nous attendent devant la mairie avec les autorités au son de musique française et
sous les ovations.
Après la remise de la brioche et du sel, grand moment d'émotion en entendant la marseillaise. Des larmes coulées sur les joues bronzées des
cyclos.
Ce sera sûrement pour beaucoup, un grand moment d'émotion à mettre dans la boîte à souvenirs.
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Jeudi 1er mai 2008 RUSSIE : Chakhty - Belaia Kalitva ► 115 km - déniv 760 m
Départ de Chakhty toujours encadrés par les forces de l'ordre qui nous ouvrent la voie à grand renfort de sirènes ; rien n'y résiste,
feux rouges, stop, priorités... , même les pompiers et les tramways sont arrêtés pour nous céder le passage.
Et pour couronner le tout, nous allons rouler quelques kms (60) sur l'autoroute de Moscou, nous n'en sommes qu'a 1000 kms, mais discrets
et modestes, nous n'occupons que 2 voies (sur trois), avant d'emprunter une route nationale, plus modeste.
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Au bord de l'autoroute, un étal de poissons séchés et fumé (au diesel ?).
Finalement nous ne prenons que quelques fruits sur l'étal de son voisin d'autoroute.
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Les cosaques du Don nous ont organisés une réception à l'entrée de Kalitva.
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Les Cosaques reçoivent leurs hôtes en leur offrant le pain et le sel.
J'ai l'honneur de recevoir cette brioche et ce sel pour le partager.
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Ce soir pour notre hébergement ce sera un camp de jeunes au bord du Don, éloigné de la ville, le calme absolu
surtout que l'accès n'est pas des plus facile...
La literie est comme la route, très inégale, mais on commence à s'habituer à ces conditions d'hébergement pour le moins rustiques
et avec la fatigue de la journée on trouve en général assez facilement le sommeil.
En revanche sur ce coup là, nous sommes gâtés avec pour commencer, l'apéro offert par les cyclistes Russes qui nous accompagnent sur
tout le parcours dans leur pays, suivi par une restauration bonne et abondante, sujet souvent épineux pour des cyclistes affamés comme
des loups ; même la soupe servie le matin au petit déjeuner a un succès inattendu ; ici un vrai régal.
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Vendredi 2 mai 2008 RUSSIE : Belaia Kalitva - Morozoyslaia ► 99 km - déniv 520 m
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Jean-François Derégnaucourt, est le big chef de l'expédition. Il sait toujours détendre les situations difficiles.
Ses armes : la dérision, le sourire et la patience.
Brigitte, sa femme, est la trésorière et aide à la logistique. Son calme, sa patience et sa gentillesse sont ses meilleures armes.
Merci Jean-François et Brigitte.
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La route et parfois l'autoroute nous sont réservés ; De temps en temps mais pas tellement souvent, la police nous
stoppe pour laisser passer le flot de véhicules ; Les bouchons que nous créons sont parfois impressionnants.
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Ici, la campagne Russe le long du Don est vallonnée et agréable à parcourir. Nous traversons une ancienne
région minière, le paysage est ponctué de terrils.
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Ce soir nous dormons dans cet hôtel restaurant boîte de nuit, en cours de rénovation ; il en avait bien besoin.
Certaines chambres sont dans un état pitoyable, nous avons la chance d'occuper une chambre déjà restaurée.
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Samedi 3 mai 2008 RUSSIE : Morozoyslaia - Surovikino ► 96 km - déniv 350 m
Départ dans la grisaille et le vent. Nous sommes hébergés à 3 endroits, ce qui donne toujours beaucoup de commentaires quand tout
le monde se retrouve, qui a mangé le plus et le mieux dormi.
La route est glissante à cause de la pluie et des fuites de gasoil des véhicules pas toujours bien entretenus. Ce sera la cause de
la chute de deux cyclos, sans gravité mais attention, route glissante !
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L'orage a rendu impraticable la route d'accès au camp de jeunes, encore un ; nous rangeons nos vélos dans un
gymnase et continuons à pied jusqu'à notre hébergement, heureusement pas trop éloigné mais toujours aussi rustique,
pourtant quel plaisir ; pour y accéder, il faut traverser le Don sur un pont de singes, ce qui amuse certains et en angoisse d'autres.
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Le cadre autour de cet hébergement est magnifique.
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Une nouvelle fois nous sommes très bien reçus ; Un groupe folklorique Cosaque nous rejoint et nous offre un
spectacle de chants et de danses avec la participation de quelques spectateurs ; Nous passons une soirée inoubliable.
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On en profite pour faire la photo des 8 « Michel » du voyage.
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Exceptionnellement, ce soir au dîner, vin ou bière et vodka offert par nos hôtes.

Dimanche 4 mai 2008 RUSSIE : Surovikino - Volgograd ► 145 km
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Les kilomètres défilent ... 5000 déjà au compteur et pas le temps de s'arrêter pour la photo !!!.
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Au passage à niveau, la barrière s'abaisse et des trappes se soulèvent, en général c'est dissuasif.
C'est un garde-barrière qui fait la manoeuvre. La mauvaise surprise, c'est quand la trappe se relève au moment où un cycliste passe dessus.
Claude et Xavier ont essayé, Claude est passé, Xavier a juste eu le temps de se récupérer ... même pas tombé, mais grosse frayeur.
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Volgograd se prépare au 65ème anniversaire de la bataille de Stalingrad l'ancien nom de Volgograd.
La commémoration a lieu le 9 mai et déjà tous les drapeaux flottent dans la ville.
Chez les cyclos, Angela notre anglaise, André un canadien, Ernest un suisse, Paul notre américain et Jean-Pierre un français, entourés
des officiels Russes ont déposé une gerbe de fleurs à côté de la flamme du monument aux morts.
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Lundi 5 mai 2008 RUSSIE : Volgograd - Jour de repos
Volgograd s'étale sur 80 km le long de la Volga. Il y fait très froid l'hiver -30° et très chaud l'été +40°.
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Stalingrad rebaptisée Volgograd en 1961, a été complètement détruite lors de la dernière guerre, seul reste
cet ancien moulin, conservé en l'état près du mémorial de la guerre.
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Il ne faut pas se mélanger avec tous ces fils.
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La mère patrie trône sur une colline. Elle mesure 80 m de hauteur, son épée 24 m.
Elle fut construite après la guerre.
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Mardi 6 mai 2008 RUSSIE : Volgograd - Achtubinsk ► 158 km
Le petit déjeuner avalé, en général nous mangeons une assiette de légumes et de viande, nous quittons Volgograd reposés pour une
nouvelle aventure ; Nous nous enfonçons doucement dans le fin fond de la Russie. Sur la route, nous croisons de plus en plus de
visages typés asiatiques.
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Non, nous ne sommes pas en mer et ce n'est pas non plus de la neige, c'est la pollution sur la Volga.
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Notre route longe la voie ferrée et régulièrement, des trains de fret nous doublent dans un nuage de fumée.
Attention au sens du vent, ce jour là, ce n'était pas bon pour nous !!!
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Sur le bord des routes, il est fréquent de voir ces sépultures, de tous styles, toujours fleuries.
C'est pas l'homme qu'a pris la route, c'est la route qu'a pris l'homme, tatata ...
Pas tellement étonnant quand on les voit conduire.
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Souvent, des groupes d'enfants ou adultes nous attendent au bord de la route. D'où viennent t-ils ?
Comment savent t-ils que nous passons ? à croire que les renseignements fonctionnent bien !.
Ici, les villageois nous offrent des fleurs et nous remettent une brochure, hélas en russe, sur la région et l'activité principale de la ville.
C'est une ville fermée avec sa zone où ont lieu des lancements de fusées, l'accès est interdit pour les étrangers. La plupart des lancements
avec des chiens à bord ont eu lieu depuis cette base.
Le soir, nous dormons à quelques kms de là, dans une ancienne caserne. La police nous conseille de ne pas sortir après le repas,
la ville est dangereuse ... une façon comme une autre d'être tranquille.
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Mercredi 7 mai 2008 RUSSIE : Achtubinsk - Charabali ► 148 km
Aujourd'hui, on roule dans la steppe. Le paysage est un peu vallonné avec de grandes lignes droites. A gauche, la voie ferrée,
à droite la Volga que nous suivrons jusqu'à Astrakan.
Le vent pointe son nez de temps en temps, surtout l'après-midi.
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Quand nous roulons, la route nous est totalement réservée, impossible de nous doubler, la police nous stationne de
temps en temps pour laisser passer les bouchons, mais pas souvent.
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Alors pour éviter ça : les impatients nous doublent à droite ou à gauche dans un panache de poussière,
parfois il y a un vague chemin de terre ; ça explique un peu l'état de certains véhicules.
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Jeudi 8 mai 2008 RUSSIE : Charabali - Astrakan ► 190 km
Ce matin, départ avancé d'une heure pour tenir compte de la distance à parcourir : lever à 5h00/5h15, PdJ à 6h00 et départ 7h00.
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Le petit déjeuner est souvent composé de viande et céréales ou charcuterie. C'est toujours le même fromage coupé
en lamelles et jour de chance, il y a du beurre. Finies les bonnes confitures ou le miel ; certaines personnes font leurs courses pour
compléter cette alimentation. La boisson proposée est de plus en plus le thé, le café devient rare.
Les pique-niques sont préparés par les hôtels où nous dormons et là, c'est variable en quantité et en qualité. On trouve en général un
pain « brioché » avec de la charcuterie et un autre avec le fromage. Mais où sont nos baguettes bien croustillantes avec saucisson
ardéchois et tome des bauges ???
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Partout, les églises sont en restauration ou comme ici en construction.
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Pédalez, y a rien à voir.
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Le vent est tellement favorable que nous avons pulvérisé les records de moyenne ; Ce midi, ce sont nos amis
cyclistes russes qui nous accompagnent en vélo depuis Rostov, qui ont décidé de nous faire à manger en cours de route.
Nos cuisiniers nous ont préparé une soupe de poisson de la Volga, suivie de riz avec du mouton, gâteaux secs et thé.
Tout est préparé sur le feu de bois, en toute simplicité. C'est un régal.
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C'est toujours à bonne allure que nous approchons d'Astrakan et du delta de la Volga.
A proximité de la ville, de jeunes cyclistes sont venus nous rejoindre pour faire un bout de route avec nous, ils sont plus occupés
à prendre des photos et à plaisanter que de pédaler correctement. Ce qui n'était pas encore arrivé, arrive : une chute collective.
Je me retrouve allongée sur un vélo qui n'est pas le mien. Nous sommes 4 par terre. Je finis l'étape dans le véhicule d'assistance.
Heureusement, plus de peur que de mal, un genou est touché mais sans gravité. La journée de repos est la bienvenue.
Pour éviter de faire traverser la ville à 102 cyclos, la police nous guide sur les voies de contournement. Par exemple à Astrakan
(1 million d'habitants), ce détour nous a valu 40 kilomètres et 2 heures de vélo supplémentaires avant d'arriver à l'hôtel ;
que du bonheur, surtout après 150 kms.
Explication de la police : le pont qu'on devait emprunter est en travaux. La 1ère fois, on y croit, la 2ème le doute s'installe,
mais comme de toute façon on n'a pas le choix ...
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Vendredi 9 mai 2008 RUSSIE : Astrakan - Jour de repos
Ce matin, c'est la fête au petit déjeuner. Libre service superbement garni de viande, saucisse, oeufs, céréales, porridge, beurre,
confitures, miel, fruits, yaourts, thé, café. Les cyclos se refont une santé (pour faire du gras, on verra plus tard) ... pour affronter
les maigres repas du Kazakstan.
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Aujourd'hui 9 mai, c'est le défilé militaire pour fêter la commémoration de la victoire de Stalingrad.
Les russes sont très attachés à ces manifestations, ils se déplacent en masse pour soutenir leurs armées ; la Russie a payé très cher
en vies humaines la dernière guerre mondiale : plus de 36 000 000 de victimes.
Certains n'hésitent pas à grimper sur les pylones haute tension pour profiter d'un meilleur point de vue.
Astrakan a aussi son kremlin, en fait la partie fortifiée de la ville.
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Dans le centre ville, certaines maisons sont en bois joliment décoré, malheureusement comme l'ensemble des immeubles
anciens, elles sont en bien triste état ; manque de moyens, d'envie, de goût ?
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Pendant la visite du musée, nous avons essayé d'avoir une explication sur la fourrure astrakan mais notre guide n'a pas voulu
nous répondre précisément.
Il semble que l'astrakan soit produit à partir de la fourrure d'agneaux abattus dès leur naissance, ou ce qui était encore plus prisé,
de la fourrure de foetus avortés dans les derniers jours de la gestation !!!.
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