Mardi 1er juillet 2008
CHINE : Gaotai - Zanghye  ► 90 km

Une foule de curieux attend notre départ devant la grille de l'hôtel. Cette petite ville de 150 000 habitants agréablement fleurie et aérée, ne doit pas souvent avoir de visites de touristes et encore moins de cyclistes étrangers. Nous sommes l'attraction du moment et signons des pages d'autographes aux enfants.

Pour nous l'attraction du moment, c'est cet australien qui visite le monde en planche à roulettes ; il parcourt en moyenne 80km/jour, pas mal comme cadence.

Quelques maisons modernes qui tranchent avec les anciennes maisons, les « hutong » ; devant ces nouvelles maisons, des jardins bien entretenus aux plantations variées, maïs, tournesol, fleurs... (pas vu de gazon) !

Mercredi 2 juillet 2008
CHINE : Zanghye - Jour de repos

Nous profitons de ce jour « relax » pour (re)lire tous vos messages d'encouragement qui nous vont droit au coeur. Nous galérons quelquefois pour faire notre site et envoyer les messages mais nous savons que nous partageons notre voyage avec vous, alors nous persistons et nous vous emmenons jusqu'à Beijing.
Bonnes et belles vacances aux juillettistes et restons en contact.

Il fait déjà très chaud lorsque nous partons découvrir à pied la vieille ville. Les tables de billard se trouvent partout, sur les places, devant les bars, dans les cours intérieures. Dans ce vieux quartier, on garde et on restaure les bâtiments et les monuments typiques ; On rase tout le reste, essentiellement les maisons basses, insalubres, pour un gros projet immobilier.

Notre hôtel est situé en centre ville, à proximité de sites historiques, en plus du vieux quartier nous irons visiter les jardins du temple du « Bouddha géant » ; le temple est en cours de restauration.

Les anciens se retrouvent dans la fraîcheur matinale (peut-être pour évoquer le bon vieux temps ?), dans le même temps, les « moins vieux » tapent le carton, toujours cette passion du jeu... et pour nous, toujours cet immense plaisir à baigner dans ces ambiances.

Jeudi 3 juillet 2008
CHINE : Zanghye - Shandan  ► 65 km

Ciel gris et fraîcheur du matin pour ce nouveau départ. Nous sommes toujours à 1600 m d'altitude.

Des champs de pastèques, nous en mangeons à chaque repas ; la route longe la muraille, ou ce qu'il en reste.

Ce soir, nous bivouaquons dans un gymnase dont les abords sont en plein chantier. Notre arrivée suscite toujours beaucoup de curiosité chez les habitants. Ils passent des heures à nous regarder nous organiser et essaient vainement de nous poser des questions.

Henri Dusseau à la lutte avec son ordinateur pour rédiger son compte rendu du jour et Jean Marchand en pleine réflexion pour organiser les futurs hébergements. Au repas, quelques participants offrent le vin rouge pour fêter la libération d'Ingrid Betancourt et de plusieurs otages ; nous avons en général très peu d'information sur l'actualité française et mondiale, mais celle-ci est passée par SMS pour la plus grande joie de plusieurs d'entre nous.

Vendredi 4 juillet 2008
CHINE : Shandan - Yongchang  ► 119 km

Il a beaucoup plu hier soir et la température a bien baissé. L'étape du jour prévoit un profil plat, c'est-à-dire qu'on reste en moyenne à 1600 m.

Le gros inconvénient du bivouac, c'est tout le rangement avant de partir ; tout se passe sous l'oeil amusé des chinois venus en nombre voir ces drôles de visiteurs.

La reconnaissance du parcours a été faite en 4x4 sur l'autoroute et sans altimètre ni GPS. Ce qui nous vaut des détours et encore un col à 2577 m avec une montée de 15 km dont personne ne nous avait parlé ; finalement l'étape fera 120 km avec 1000m de dénivelé... C'est tout plat qu'on vous dit !!!! heureusement, les panoramas sont superbes et même le vent nous a aidé sur la fin de la montée et le reste du parcours avec une très belle descente.

Ici et là des cabanes au bord de l'autoroute, pour vendre des champignons et de l'eau pour refroidir les freins des camions dans le col.

Samedi 5 juillet 2008
CHINE : Yongchang - Wuwei  ► 72 km

Il y a encore peu de voitures et tous les modes de transports sont bons.

Le modèle le plus courant ou plutôt roulant, sur 3 roues, existe en différentes tailles équipé d'un monocylindre et toujours bleu.

Dimanche 6 juillet 2008
CHINE : Wuwei - Gulang  ► 63 km

Les discussions vont bon train encore ce matin parce que le départ de cette étape est prévu pour 13heures30. Bien sûr, il y a ceux qui aiment bien rester au lit le matin et il y a ceux qui redoutent la chaleur. Hier après-midi, il faisait plus de 40°.
Nous ne savons pas la raison exacte de cette décision mais ce qui est sûr, c'est que nous avons bivouac ce soir.

On profite de cette belle matinée pour aller visiter un centre bouddhiste et sa pagode en rénovation ; beaucoup de tibétains habitent cette région.

Derrière les belles avenues bien organisées et propres, on trouve encore des habitations en pisé très modestes, les hutongs. La région du Gansu est la plus pauvre de Chine.

Les chinois mangent à toutes heures et consomment soit sur place, soit ils emmènent les pâtes dans des sacs plastiques.

C'est la saison des moissons. L'orge est coupée à la faucille et rassemblée en javelle. La moissonneuse ne peut pas passer entre les arbres.

Notre soirée se passe dans la cour d'un collège, bien que ce soit dimanche, les élèves ont cours jusqu'à 22 heures. Nous sommes très entourés au moment du repas et lorsque nous installons notre lit dehors. Les lumières des classes s'éteignent vers 23 heures.

Lundi 7 juillet 2008
CHINE : Gulang - Tianzhu  ► 80 km

Dès 6 heures 30, les élèves arrivent au collège. Quelques uns sont déjà de corvée de nettoyage : balai, serpillière..., ici l'ordre règne.

Et ça commence comme ça : chaque lundi matin, c'est la levée des couleurs au son de l'hymne national. Le drapeau est porté par 3 élèves et hissé au sommet du mât alors que tous les enfants et les professeurs sont parfaitement en ordre quasiment au garde à vous.

Depuis notre entrée en chine, la police est très très discrète. Nous roulons sans aucune escorte et pouvons nous promener en tous lieux sans problème, nous jouissons d'une totale liberté. Les policiers qui ont le souci de leur image n'hésitent pas à laver leur voiture dans la rivière.

Les difficultés de la montée du col sont aplanies par les panoramas qui nous sont offerts ; à perte de vue, c'est une succession de cultures en terrasse dans différents tons. Trouver cette « géométrie » agricole à ces altitudes ne manque de nous surprendre, certains plans vont tutoyer les 3500m.

Les petits ramoneurs ont encore vaincu ce col à 3000 m. Le nom est marqué sur le panneau...

Mardi 8 juillet 2008
CHINE : Tianzhu - Lanzhou  ► 160 km

Notre caravane étonne, le moment de surprise passé nos sourires se croisent et de petits gestes d'encouragement s'échangent. Nous avons l'impression de partager quelques minutes de bonheur dans leur champ de lin.

Au lycée, quelques mouvements de gymnastique en musique.

Premier regard sur le fleuve Jaune, long de 5464 km qui sera notre troisième et dernier fleuve mythique après le Danube et la Volga. Il porte bien son nom, la couleur ocre de ses eaux est due aux roches des montagnes environnantes.

Immeubles en construction dans la banlieue de Lanzhou qui compte 1 500 000 habitants. C'est une ville en pleine expansion mais malheureusement aussi très polluée avec la présence d'industries pétrochimiques. Pourtant, depuis notre arrivée en Chine, on a pu voir à l'entrée de la ville la 1ère station d'épuration, ultra moderne ; c'est le début de la prise en compte de l'environnement et c'est aussi et surtout une affaire de santé publique.

Pour entrer en ville, nous allons suivre sur plus de 10 km une immense avenue le long du fleuve Jaune, de l'autre coté de cette avenue, de grands ensembles immobiliers déjà habités ou encore en construction ; comme partout, pour gagner de la place, on construit en hauteur.

Mercredi 9 juillet 2008
CHINE : Lanzhou - Jour de repos

Pour visiter la ville, nous prenons le bus local n°1. Malgré la taille de la ville, il n'y a pas de métro, les transports en commun : c'est les bus, il y en a de toutes les couleurs. La conduite est très sportive, malheur aux voitures, vélos ou piétons qui osent traverser lors de leur passage.
C'est vrai que dans un tel pays qui compte 1 milliard 300 millions de chinois il faut savoir s'imposer voire bousculer pour se frayer un passage.

La pâte à pain est fabriquée à la chaîne pour être cuite à la vapeur dans cette pile de paniers ; dessous un fourneau... à charbon !

Rue piétonne du centre ville ; il y a même des bancs ce qui est rare, les chinois sortent souvent avec leur tabouret sur l'épaule. Une chose est sûre, ça grouille de monde tôt le matin jusque tard dans la nuit.

Tiens, le livreur de brioche, bon normalement çà doit tenir ; et là le marchand de graines ambulant : les chinois sont souvent en train de grignoter des graines de toute sorte.

Les mascottes officielles des Jeux Olympiques qui décorent les villes, les tee-shirts, les drapeaux...

Jeudi 10 juillet 2008
CHINE : Lanzhou - Dingxi  ► 106 km - déniv 1050 m

Ce matin le ciel est brumeux, chargé de pollution. Quelques cyclos chinois nous accompagnent pour sortir de la ville.
Le parcours est bosselé nous faisant passer dans un tunnel de 1 km au sommet d'un col à 2050 m.

A chacun sa ligne blanche ou rouge.	La charge est lourde !

Toute la matinée, au fur et à mesure de notre ascension, nous roulons dans un décor somptueux, des terrasses cultivées à perte de vue ; la moindre parcelle est exploitée.

Nous allons d'émerveillement en émerveillement devant cette nature travaillée par l'homme ; travail manuel, ici l'agriculture n'est pas mécanisée, le terrain ne le permet pas vraiment. Les gerbes de blé sont éparpillées par terre pour être foulées...

Cette rivière à l'eau claire au départ devient rose au détour d?un canyon, nous n'avons pas d'explication à ce changement de couleur...

Vendredi 11 juillet 2008
CHINE : Dingxi - Huining  ► 61 km - déniv 400 m

Cette nuit en bivouac dans la cour d'une école a été animée par les Chinois venus en nombre voir ces étrangers, mais surtout il s'est mis à pleuvoir vers 2h00 et que beaucoup dormaient dehors ; ils ont du se mettre rapidement à l'abri dans les coursives.
Ce matin, le thermomètre affiche 16°, nous sommes à 1900 m et quelques gouttes de pluie nous accompagnent, nous passons de 42° à 16° en 2 jours, vite on sort les goretex...

La montée du col se fait tranquillement pour profiter au maximum des magnifiques panoramas que nous offrent ces terrasses cultivées. Que deviendra dans quelques années ce travail de plusieurs générations, déjà l'autoroute en construction est en train de trancher sans état d'âme dans ces paysages, et les jeunes qui étudient à la ville reviendront-ils pour continuer le travail de leurs aînés et reprendre ce dur labeur ?

Huining est un village comme dirait notre guide, de 70 000 âmes. C'est une ville qui est entrée dans l'histoire en 1937. C'est là que la « longue marche » conduite par Mao s'est terminée après une année de « progression » dans des conditions inimaginables à travers toute la Chine. Si le succès politique est au rendez-vous, c'est au prix de nombreuses vies humaines : au départ forte de 300 000 hommes, seuls 30 000 sont arrivés ici ; aujourd'hui la ville compte bien développer son activité touristique grâce à ce passé glorieux.

Samedi 12 juillet 2008
CHINE : Huining - Jining  ► 80 km

Fraîcheur du matin (16°C) n'arrête pas les cyclos.
Profil de l'étape selon le road-book : plat, sans difficulté. Départ à 1700 m arrivée à 1700 m, seulement il y a 3 cols dont 2 à 2050 m.

C'est la transhumance, nous croisons des dizaines de caravanes de moissonneuses batteuses qui se déplacent par 3 ou 4 de région en région, elles montent de la plaine où les récoltes sont déjà finies vers les plateaux en altitude ; nous sommes toujours entre 1500 et 2000 m ; nous n'en avons encore vu aucune dans les champs, toujours sur la route...

Et toujours ce superbe spectacle des cultures en terrasse, on ne s'en lasse pas ; et vous voyez une moissonneuse dans ces cultures en terrasse, vous ?

Danièle et Régine en plein effort sur la route de la soie ; et hop, un col de plus dans la musette pour nos 2 « cent col »

Nous posons devant le panneau au sommet du col à 2050 m. Le guide nous le traduit : « soyez prudents » !!!

Echafaudage en bambou pour sécuriser la route pendant la construction de la ligne à haute tension qui fait tache dans ce décor.

Nous sommes accueillis par une nuée de collégiens réunis pour l'occasion sur leur terrain de sport et qui nous prêtent leur école pour cette nuit, bivouac oblige !!. Toute la soirée ce sera un défilé incessant de jeunes et de moins jeunes, des curieux qui veulent des autographes et des photos ; pour les plus doués en anglais, le dialogue s'installe, passionné, l'accueil est vraiment chaleureux. Même en ville, nous sommes interpellés par une jeune enseignante et par des commerçants qui veulent absolument nous prendre en photo dans leurs boutiques.

Dimanche 13 juillet 2008
CHINE : Jining - Pien Lang  ► 106 km

Il a plu cette nuit et le ciel est bien chargé. Nous nous réchauffons bien vite dans la montée qui nous mène à 2400 m, nous devons franchir un tunnel long de 3 km interdit aux vélos bien sûr.
Le pique nique est rapidement consommé : la pluie s'est invitée et ne nous quittera plus guère jusqu'à l'hôtel ; nous y arrivons dans un bien triste état, heureusement l'eau chaude de la douche en 1er et de la lessive ensuite nous font oublier ce désagrément.

11 000 km nous séparent de Paris.

Dans toutes les villes, des centaines d'ouvriers sont employés à la construction des immeubles, la plupart d'habitation. Un nombre impressionnant de grues ponctue ces chantiers dans le ciel brumeux et pollué de Jining.

Cette vénérable dame d'un âge avancé respecte encore la tradition des petits pieds, « pour plaire »... à qui ? Aujourd'hui, les jeunes filles portent des talons hauts, probablement aussi pour plaire !!!!

Depuis plusieurs jours, la route est bordée de ces roses trémières de différentes couleurs ; d'ordinaire on les trouve en fleurs d'ornement vers les maisons, là c'est sur plusieurs km de l'interminable ligne droite de cette étape. La beauté et les couleurs de ces fleurs égaient un peu la tristesse du ciel et la monotonie de cette portion de la route nationale n°312.