Dimanche 1er juin 2008
KIRGHIZISTAN : Taraz (Kazakhstan) - Talas  ►

Avant le départ, Jean François, qui n'en rate pas une, souhaite bonne fête à « tous les drogués ». C'est le 1er juin (joint) !!
La bonne humeur s'estompe quand nous apprenons 20 km plus loin que nous ne sommes pas sur la bonne route. Demi tour obligatoire, ça fera 35 km de plus pour une étape déjà longue.
Pour une fois le passage de frontière est rapide, seulement 2 heures pour tout le monde.
Au revoir, Kazakhstan, nous reviendrons dans une dizaine de jours.
Andréi, le jeune interprète kazakhastanais reste avec nous pendant la traversée Kirghiz.
Déjà le décor a bien changé, c'est un autre spectacle, plus montagneux.

Buste de Lénine sur une retenue d'eau.	Buste de Régine devant un plan d'eau.

Dans la traversée des villages, les enfants se mettent au milieu de la route pour nous taper, parfois violement, dans la main, nous devons faire des écarts pour les éviter.
La pluie ne tarde pas à faire son apparition alors que l'orage gronde au loin. C'est de courte durée mais la température est plus agréable. Nous dormons à 1200 m d'altitude, dans un camp de jeunesse perdu au fond des bois après 10 km de piste.

Lundi 2 juin 2008
KIRGHIZISTAN : Talas - Taldi Bulak  ► 70 km - déniv 750 m

Les charrettes font le ramassage des ouvriers pour aller travailler dans les champs. Toute la famille prend place, du grand père au bébé.

C'est la saison de la transhumance, la montée aux « alpages » pour les troupeaux de chevaux, moutons, vaches, ânes, chèvres, et ... des cyclos !!... tout ce beau monde emprunte la route nationale, axe principal d'accès à la capitale.

inch Allah !!!

Briques faites avec les excréments d'animaux destinées au chauffage.

Agréable journée de cyclotourisme dans un pays magnifique, un dépaysement total.
Nous dormons à 2000 m, il y fait frais.

Mardi 3 juin 2008
KIRGHIZISTAN : Taldi Bulak - Soussamyra  ► 86 km - déniv 1400 m

La route des yourtes
Grande excitation ce matin avant la montée du col Per ormëk à 3330 m. On attaque un gros morceau, les commentaires vont bon train.
Il fait grand beau.

La montée est régulière et agrémentée de rencontres de troupeaux. Chacun essaie de trouver son rythme avec un vent de face. Dans les alpages, beaucoup de chevaux en liberté, de moutons, les bergers sont à cheval pour surveiller tout ça. La montagne vit. Des taches blanches de ci de là, ce sont les yourtes, habitations des nomades qui vivent à proximité de leurs troupeaux. Côté montée la route est asphaltée pratiquement jusqu'au sommet, le dernier km de cette route est encore en chantier ; côté descente, nous roulons sur 10 km de piste avant de retrouver le goudron.

Les petits ramoneurs sont fiers d'être montés si haut et même pas essoufflés. Les cyclos du véloclub d'annecy arrivent en bon état au col Per otmök ashuu, autre nom de ce col. A 3330 m, le thermomètre affiche 17° et il ne reste que quelques névés. Nous descendons tranquillement pour profiter au maximum du panorama.

Après le pique-nique sous un soleil caniculaire, nous roulons vers le bivouac. Dans l'après-midi, les nuages apparaissent et deviennent menaçants ; l'orage arrive et nous oblige à 4 km du bivouac à nous abriter dans un café. Quand la pluie s'arrête, nous découvrons les sommets recouverts de neige. Notre premier bivouac est planté à proximité d'une ferme à 2259 m d'altitude ; on monte 2 chapiteaux pour la cuisine les repas et quelques couchages ainsi que quelques tentes de 4 personnes ; Le village s'endort très tôt sous une petite tempête. Pour certains d'entre nous c'est une première, dans ces conditions, pas sûr qu'ils apprécient le camping...

Mercredi 4 juin 2008
KIRGHIZISTAN : Soussamyra - Bishkek  ► 88 km

Réveil un peu difficile pour ceux qui ont eu froid dans la nuit ; à 5 h il fait encore frais mais le jour se lève et le ciel est bien dégagé.

Petit déjeuner en plein air et rangement dans les camions, les volontaires s'organisent.

Lait de jument en vente au bord de la route.

Magnifiques lacets sur une route bien agréable. Panorama enchanteur. Le col Töo Ashuu 3586 m est atteint après quelques passages à 10 %, la beauté des environs fait oublier les difficultés de la montée. Les moins vaillants finiront en voiture balai, le timing est serré, le regroupement prévu pour 10h00 se fait devant le tunnel de 3 km qui nous permet de changer de vallée. Le tunnel nous est réservé, il est interdit aux voitures et aux camions et ventilé depuis plus d'une heure pour notre passage.

Bien que la ventilation soit forcée nous mettons nos masques...

Nous descendons doucement pour profiter de la beauté de ce nouveau décor, après chaque virage nos yeux sont émerveillés ; cette vallée est très différente de celle que nous avons descendue la veille ; décidément, la Kirghizie nous réserve bien des surprises. L'arrivée à Bishkek à 600 m d'altitude est moins romantique, chaleur, pollution, circulation, bruit, mais nous apercevons encore les montagnes où nous étions ce matin.

Jeudi 5 juin 2008
KIRGHIZISTAN : Bishkek - Jour de repos

Même le jour de repos, nous devons nous lever tôt pour aller déjeuner ; dans les hôtels, les buffets petit déjeuner sont pris d'assaut par la clientèle, si en plus les clients sont sportifs, les lève-tard risquent de ne plus rien avoir à manger.
Aujourd'hui, le Président de la FFCT nous rejoint pour finaliser les formalités de notre entrée en Chine, c'est aussi l'occasion d'échanger en direct avec les participants ; un journaliste de l'AFP doit aussi passer quelques jours avec le groupe...

Bishkek avec ses 800 000 habitants, est une ville moderne à l'européenne. Dans les grands magasins des étages entiers sont réservés aux boutiques de téléphones portables.

Monument aux morts en forme de yourte dédié aux victimes de la dernière guerre mondiale.

Etals de gâteaux secs, bonbons, fruits secs, épices, parfaitement rangés dans le grand bazar de Bishkek, c'est un régal visuel et olfactif.

Le marché de gros vit en permanence ; tous les produits comestibles se trouvent là ; les producteurs n'hésitent pas à exposer leurs marchandises à même le sol. Notre tentative pour acheter un kg de cerise a échoué : c'est par caisse de 6 kg, et même si c'est pas trop cher, ça fait beaucoup pour nos estomacs de cyclistes... Pour aller au marché et en revenir, nous avons pris le taxi avec Danièle et Jean-Marie ; les prix des courses sont à géométrie variable, 100 Soms à l'aller, 200 pour faire la moitié du parcours retour, finalement négocié à 100 mais avec panne d'essence en plein milieu d'un passage à niveau, le chauffeur sort de là en tirant sur le démarreur jusqu'à la station service... Cool mec.

Vendredi 6 juin 2008
KIRGHIZISTAN : Bishkek - Kemin  ► 105 km - Déniv 550 m

Ce matin, Henri, normand de la Manche, nous rappelle que grâce à nos amis américains, canadiens et anglais, notre pays a été libéré ; ce jour anniversaire est donc dédié à nos amis cyclo anglo-saxons.

Vue de notre hôtel, sur le centre ville ; Dès la sortie de la capitale, le compteur affiche 8000 km, toujours plus à l'est, et surtout ça nous étonne toujours d'être arrivé là.

Nous longeons la frontière Kazak, nous allons la suivre pratiquement jusqu'au lieu de notre hébergement.

Les cuisinières de l'école nous préparent un plat local composé de viande, pommes de terre, choux, poivrons, oignons, ail. La cuisson dure 4 heures. C'est un délice et çà nous change de la traditionnelle assiette de viande bouillie et riz ; la préparation en plein air et en famille nous permet d'assister à un joyeux spectacle, et déjà nous met l'eau à la bouche.

Samedi 7 juin 2008
KIRGHIZISTAN : Kemin - Kara Tala

Dans cette vallée, les yourtes se regroupent au bord de la route pour vendre miel, fromages, boissons, mais aussi souvenirs Kyrghyz.

Tout au long de la journée, on se régale du spectacle que nous offre la nature ; les formes et les couleurs varient au gré des kms.

Après le repas de midi, le ciel se charge et l'orage menace. Une nouvelle fois nous aurons droit à la douche du ciel avant de pouvoir profiter de la douche dans le camion. Trois douches sont mises en service le soir lors des bivouacs ou quand les hébergements n'ont pas d'eau, c'est bien sûr de l'eau froide, en réserve dans une citerne, c'est très vivifiant et avantage énorme, personne n'y reste bien longtemps, ça permet à tout le monde d'en profiter. Au pied du camion, des lavabos collectifs bricolés par Claude permettent une toilette express, de se laver les dents ou de faire une lessive très rapide.

Dimanche 8 juin 2008
KIRGHIZISTAN : Kara Tala - Kaji Saye  ► 76 km

La route longe le lac Issyk-Kol, deuxième lac naturel d'altitude au monde après le lac Titicaca. D'une longueur de 182 km, il est large de 61 km, et profond de 700 m. Il est alimenté par 90 rivières dont 2 importantes, mais aucune rivière n'en sort... où va l'eau ???

Côté sud du lac, tout le long du trajet nous ne verrons ni hôtel ni résidence en fonctionnement, seulement deux hôtels qui n'ont jamais été terminés et sont déjà en ruine. Pour nous c'est la nature sauvage et authentique.

Nous passons le col Keskev-Bel à 2169 m, sans aucune difficulté.

C'est dimanche, les familles pique-niquent au bord de la route. Sur les tapis, des beignets, du pain que les femmes offrirons généreusement aux cyclos qui s'arrêtent pour la photo ; les hommes attendent tranquillement que tout soit prêt. Ce soir, une partie du groupe dort dans des yourtes, le reste est logé dans un ancien centre de vacances d'une entreprise Russe ; resté inoccupé pendant 14 ans, il « revit » petit à petit. Notre chambre a une odeur de renfermé, comme souvent la plomberie de la salle de bains relève d'un bricolage douteux, nos voisins auront la surprise d'une inondation provenant de l'étage supérieur où la chasse d'eau a subitement lâché ; la fuite est colmatée avec le manche du balai de chiotte ; impossible de couper l'eau, aucun robinet d'arrêt pour ce bâtiment. Nous sommes arrivés de bonne heure, pour nous rafraîchir nous tentons une baignade dans le lac. L'eau est d'une belle couleur turquoise, mais à 16° seulement ce qui explique qu'il y ait si peu de baigneurs, pourtant une eau pure, faut y aller! Nous sommes surpris de ne voir aucun bateau sur cet immense plan d'eau, on nous explique que les vagues peuvent atteindre 7 m ... de quoi en décourager quelques uns.

Lundi 9 juin 2008
KIRGHIZISTAN : Kaji Saye - bord du lac  ► 28 km

Petite étape aujourd'hui qui nous transporte dans un campement de yourtes. Quelques uns dormiront sous les tentes.

Bord du lac magnifique et toujours aussi sauvage. La couleur de l'eau invite à la baignade.

Cuisine de plein air pour nos cuisinières ; il ne leur faut que trois chaudrons pour préparer le plat traditionnel Kazak fait de riz et de viande pour 120 personnes. L'emplacement est en bordure du lac, sur un terrain sablonneux ce qui vaut aux camions de rester ensablés ; il faut faire appel à un tracteur pour dégager les 2 camions.

Mardi 10 juin 2008
KIRGHIZISTAN : Bord du lac - Karakol

Après quelques kilomètres, nous quittons le bord du lac à notre grand regret. Nous pédalons à travers une grande plaine cultivée essentiellement de pommes de terre.

Le poulain est attaché près de sa mère pour lui apprendre l'attelage.

Karakol est une ville de départ pour les trekkings dans les montagnes Kyrghyzes; c'est encore un gros bourg, son développement est surtout lié au tourisme. Une tempête de sable souffle sur la ville et les yourtes où nous dormons ce soir, heureusement la tempête ne dure pas longtemps mais c'est très impressionnant ; nous aurons aussi une bonne heure de coupure de courant, magasins, cyber-café et marché couvert sont dans le noir, pas facile de faire ses courses dans ces conditions.

Mercredi 11 juin 2008
KIRGHIZISTAN : Karakol - Campement  ► 80 km

L'agriculture est très peu mécanisée, les personnes âgées comme les enfants sont dans les champs à biner les pommes de terre ou éclaircir les carottes. Après 40 km de route goudronnée, la galère commence avec une piste et un vent de face sur 35 km. Malgré la beauté du paysage, nous arrivons exténués au campement. C'est le Kirgisvent.

L'orage menace comme pratiquement chaque début d'après-midi et le montage des chapiteaux et tentes se fait rapidement. Le cadre de verdure est grandiose, une rivière coule en bordure. Sur la butte, je marche sur un parterre d'edelweiss. A la fin du repas, notre Président nous relate les dernières informations concernant notre passage en chine. Malgré l'accord reçu en février, les problèmes lors du passage de la flamme olympique en France ont tout remis en cause. Pour entrer en chine avec les camions, il faut 5 accords et pour le moment, il en manque 1. Donc patience et attendons les prochains jours. Andréi, notre interprète kazak est venu nous rejoindre pour les derniers jours au Kazahkstan.