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Samedi 10 mai 2008 KAZAKHSTAN : Astrakan (Russie) - Ganyushkino ► 132 km
Aujourd'hui, c'est une grosse journée avec le passage de la frontière Russie Kazakhstan.
Mauvaise surprise pour ceux qui ont rangé les vêtements d'hiver, ce matin il pleut et il fait froid.
Nous sommes attendus sur une place par le représentant du gouverneur qui veut nous saluer, ce qui nous
fait partir à 9 heures au lieu de 7 heures prévu initialement ; On ne discute pas les ordres, en contrepartie
le gouverneur doit intervenir auprès des autorités douanières pour nous faciliter le passage...
Autre surprise, la police nous fait une nouvelle fois contourner la ville, et 25 km de plus que la distance prévue.
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Tuyaux de chauffage urbain, vestige de l'époque du bloc de l'est, nous en avons vu des
kms depuis la Roumanie ; Ils sont toujours utilisés, pas sûr qu'il y ait du chauffage au bout.
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Passage d'un bras du delta de la Volga à l'aide d'un pont flottant pour les piétons.
Les véhicules prennent le bac.
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Des chevaux sauvages excités par notre passage sur la route.
Après cette belle chevauchée « aquatique », ils vont traverser la voie devant nous ;
Ils nous offrent un superbe spectacle qui nous fait oublier un court instant les difficultés de la journée.
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Une éclaircie nous permet de manger avant de passer la douane. Nos camions sont bloqués depuis 10 heures.
Les premiers dix cyclos sont invités à passer vers 14 heures, sans problème mais il faut du temps pour tout le groupe.
Nous quittons la Russie comme nous y sommes entrés, sous la pluie et le froid ; l'ambiance même du lieu est glaciale.
11 kms plus loin, la douane kazaque est presque neuve ; il y a encore des bureaux inoccupés mais question toilettes,
c'est toujours la cabane au fond de la steppe, juste avant les barbelés.
Nous remplissons des papiers, passons de guichets en guichets pour obtenir le bon tampon, passons devant une
caméra qui nous filme, casque et lunettes enlevés, déclaration des marchandises.
Nous changeons de fuseau horaire, il faut avancer d'une heure, et il est déjà 18 heures quand un 1er groupe
peut partir avec l'un des capitaines de route. Hélas, nous sommes vite arrêtés par un policier qui sort
d'une cabane pour nous faire remplir ... un papier, un de plus et passer un par un devant lui.
Nous attendons patiemment notre tour dans le froid et toujours sous la pluie.
Ce petit jeu dure 2 heures et à 20 heures, sous la pluie et avec un violent vent de face, nous pouvons repartir.
Nous roulons sur une route glissante, bosselée et pleine de trous, les phares avants et arrières de nos vélos
sont un peu faibles pour de tels obstacles ; seul le chant des grenouilles vient perturber notre silence,
celles qui s'aventurent sur la route ont peu de chance de survie ; 200 roues de vélo et les camions ne les épargnent pas.
Le 2ème groupe et les véhicules de la logistique doivent attendre une heure supplémentaire à la frontière,
les douaniers font leur pause repas, tous les guichets sont fermés. Heureusement que le gouverneur est intervenu ...
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Nous arrivons à 23 heures dans un gymnase, au menu ce soir : sandwich et chips.
Le repas chaud c'est pour demain matin = chili con carne et nouilles.
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Dimanche 11 mai 2008 KAZAKHSTAN : Ganyushkino - Aqqistaw ► 160 km
Les saints de glace existent sûrement ici : aujourd'hui saint Geoffroy.
Nuit courte. On est prévenu, cette semaine sera éprouvante, tant par les kms sur des routes souvent
défoncées que par les hébergements sans confort... et dire qu'on a signé pour ça !!!.
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Le paysage est plat mais nous réserve quelques surprises ;
nous voyons plus d'animaux qu'en Russie, et le sous-sol est un réservoir de pétrole.
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La pauvreté est omniprésente dans ce village qui nous accueille pour
une nuit. Nous dormons dans le gymnase d'une école neuve, avec cuisine très bien aménagée et équipée mais
il manque un peu d'eau. Par contre, l'environnement fait peur. Les routes sont en terre, les abords des maisons
sont dans la boue. Les déchets flottent dans les flaques d'eau. Nous sommes parqués dans cette école avec
interdiction d'en sortir le soir, les enfants jettent des pierres, nous dit-on.
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Lundi 12 mai 2008 KAZAKHSTAN : Aqqistaw - Atiraw ► 89 km
Aujourd'hui : saint frisquet.
Contraste, contraste.
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Les enfants arrivent à l'école qui est encore occupée par les cyclos.
Les garçons viennent en costume, les chaussures à la main. Les maîtresses élégantes, sont en chaussures à talons hauts.
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Ce soir, nous dormons dans une ville moderne, neuve, les chantiers
de constructions sont nombreux, financés avec l'argent du pétrole. Notre hôtel est très luxueux, chambres
individuelles, repas copieux, douches à l'excès, « décapage » obligatoire mais tellement apprécié après
ces dures journées. Même nos vélos dorment dans le hall de réception de l'hôtel.
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Mardi 13 mai 2008 KAZAKHSTAN : Atiraw - Maquat ► 135 km - déniv 223 m
Ce matin, le ciel bleu incite à se mettre en tenue légère mais attention au changement de temps.
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Nous approchons de la moitié du parcours. On passe le pont
sur l'Oural qui sépare l'Europe de l'Asie ; le compteur affiche pile ... 6000 km, c'est t'y pas beau, çà !
Tout un symbole qu'on savoure à petite vitesse. De chaque côté du pont un kiosque qui symbolise le passage
d'un continent à l'autre, ici celui de l'asie.
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La pluie fait de nouveau son apparition et la belle ballade
du matin sous le ciel bleu devient vite galère avec à nouveau le vent de face.
Nous pique niquons rapidement en pleine nature, sans abri, blottis sous les capes.
En plus, sur 40 kms la route ressemble à un vrai champ de mines.
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A l'arrivée, nous pataugeons dans la boue et les flaques d'eau ;
Les autorités ont pourtant maintenu la cérémonie d'accueil traditionnelle avec beignet et lait de chamelle,
dans la cour du restaurant...
Nous dormons dans la salle du restaurant, luxe suprême, il y a deux toilettes... pour 120,
c'est un peu court mais çà nous évite de sortir en pleine nuit au fond du jardin !!!.
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Mercredi 14 mai 2008 KAZAKHSTAN : Maquat - Mukir ► 112 km
La route de la boue (de soi)
Nous quittons la ville qui n'est qu'un gigantesque bourbier, il a plu toute la nuit et ça continue ce matin ;
Moral dans les chaussettes, déjà suffisamment humides et boueuses, ça n'arrange pas non plus l'état des vélos.
Dans toutes les villes et villages nous sommes surpris par le nombre d'enfants et surtout par leurs tenues
vestimentaires d'écoliers bien sages, costumes pour les garçons, jupes et corsages avec gros noeud dans les cheveux
pour les filles ; Contraste frappant dans cet environnement.
Nous sommes contraints à la plus grande vigilance, la boue peut cacher des pièges redoutables, glissades inévitables
( plaques d'égouts manquantes ??? ).
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J'y vais, j'y vais pas. Ce qui est angoissant, c'est de plonger dans la flaque sans en connaître la profondeur.
L'état de la route est vraiment une galère pour beaucoup, seuls les vététistes s'amusent un peu mais trouvent
quand même que c'est un peu gras et un peu long ; Nous avons 100 kms de cette route à parcourir et peu de bitume.
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Même le camion frigo se fait prendre au piège, plus profond que prévu, il attend du renfort et nous, ... nos bières,
donc pas question de l'abandonner là.
Les camions de 22 tonnes ont aussi leurs galères et se font treuiller par un camion de passage, assez rare
pour ne pas le laisser partir sans être sûr d'être revenu sur la terre ferme ;
Un camion daily est aussi enlisé et a plus de mal à trouver une aide.
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Un autre style de route, pas plus confortable.
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Heureusement, le maire d'un village a accepté « au pied levé » de nous loger dans son école alors que le bivouac
dans la steppe était prévu. Nous arrivons crottés, fatigués, trempés et comme souvent, pas d'eau pour se rincer
mais on ne fait pas les difficiles, la toilette avec moins d'1 l. d'eau (minérale), c'est possible,
si si ... les lingettes aussi font l'affaire pour ce soir.
Après les pistes type « Dakar », ce soir au menu la logistique nous sert les rations du « Dakar » qu'ils ont
pu racheter après l'annulation de l'épreuve 2007/2008... c'est copieux, pas mauvais et on apprécie de manger
chaud ; manque plus qu'un bout de rebloch ?
Ceci dit, le ciel du jour chargé de nuages nous a offert un spectacle lumineux tellement magnifique dans
la steppe avec, en couverture sonore, le chant des oiseaux ... totalement magique ;
c'est la récompense du jour pour tous nos efforts, et chaque jour ou presque, ça recommence :
la nature nous réserve une nouvelle surprise.

Jeudi 15 mai 2008 KAZAKHSTAN : Mukir - Bayghanin ► 140 km - déniv 550 m
Que la force soit avec nous ! comme dit Lo.
Faut avouer qu'il faut un peu de courage pour démarrer le matin dans ces conditions, avec à l'esprit
l'état de la route et les kms ; là on se désespère que le compteur tourne si lentement.
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Donc, il a plu toute la nuit, la cour de l'école est transformée en piscine d'eau boueuse mais note
d'optimisme, le soleil pointe son nez.
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Les machines et les pieds sont dans un piteux état ; la boue une fois sèche se transforme en béton, difficile à nettoyer, il faudra
un coup de karcher pour faire le mini, c'est à dire que la chaîne puisse tourner et qu'on puisse remettre les chaussures demain.
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C'est un café restaurant, le tout c'est d'y arriver, finalement on renonce ... manque d'appétit, de courage ??
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La ronde des trous trous continue ; entre 2 cratères, il faut bien choisir sa trajectoire et gare à celui qui hésite. Il y aura
quelques chutes, heureusement sans conséquences, seulement un peu de découragement ; ça passera !
Les ramoneurs ne tombent pas, seulement un peu plus sales mais heureux d'arriver sains et saufs.
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La steppe dans cette partie du Kazakhstan est animée, on peut y voir de beaux troupeaux de moutons;
normalement ils paissent dans la steppe, là ils vont à l'école ... Enfin je crois.
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Encore une dure journée qui se termine, probablement une des plus difficiles, et quelques kilomètres de plus au compteur.

Vendredi 16 mai 2008 KAZAKHSTAN : Bayghanin - Shubarquid ► 75 km - déniv 255 m
Ce matin, nous avons pu nous laver un peu (on vous expliquera comment on se lave !) ainsi que nos vélos.
C'est pour un court instant parce que l'état de la route va vite se dégrader.
Le soleil est là, il y a moins de kms à faire et le vent décide de nous pousser, donc tout va bien.
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Des panneaux totems indiquent le changement de région, donc changement de gardes du corps ;
d'autres voitures de police prennent le relais.
Depuis la Russie, nous roulons en un seul groupe, toutes couleurs confondues. Il y a bien sûr les pour et les contre,
mais la police ne nous laisse pas le choix.
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Notre pique nique a lieu près d'une ferme. Toute la famille, 3 voire 4 générations, habite sous le même toit,
souvent dans une seule pièce.
Le fils a tué le mouton (celui qui refusait d'aller à l'école) et le prépare pour la cuisine. On assiste au dépeçage !
Bon appétit !!
En revanche on ne refuse pas les petits fromages de brebis, ceux qui sèchent au soleil sur un matelas métallique,
et qu'ils nous offrent ; Et là, après des semaines sans vrai fromage, on vous explique pas le bonheur,
surtout qu'ils sont fameux, un petit goût qui rappelle, (signé Michel) le fromage de chèvre de Mme Chevalet à Chélieu !!!
Eh oui.
Ici, ces produits sont réservés à la famille et aux invités, même ceux comme nous qui s'incrustent, ont droit à
ce cadeau ; pas question d'en acheter, ils ne sont pas à vendre, et ces gens dépourvus de tout nous donnent
le peu qu'ils ont !!!
Belle leçon de générosité.
Merci : pour le fromage bien sûr, et pour la leçon aussi !
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A l'arrivée, le staff essaie de mettre en route les machines à laver le linge, pas terrible mais bon !!!!.
On va essayer le bain Russe, on peut se laver et en profiter pour laver un peu de linge en même temps,
l'eau chaude est tellement rare !!!!.
Particulier le bain Russe : Tous à poil, une bassine d'eau très chaude, on peut en reprendre autant qu'on veut,
une savonnette, après on peu même tenter le sauna mais pas longtemps suivi d'une douche froide,
bref une bonne solution pour décaper toute la sueur et la crasse accumulées depuis la dernière douche,
et un vrai plaisir malgré la très grande vétusté des locaux ...
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Samedi 17 mai 2008 KAZAKHSTAN : Shubarquid - Qandiaghash ► 85 km - déniv 450 m
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La pause de midi est magique.
Imaginez des danseuses superbes dans des costumes magnifiques et qui dansent au son de la dombra dans ce décor naturel,
la steppe ... complètement surréaliste, de quoi nous faire oublier toute la peine vécue pour arriver là ;
et cette fête se termine toujours avec l'offrande du bol de lait de chamelle accompagné de beignets, ... renversant !!!
(dombra = guitare/mandoline à 2 cordes)
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L'arrivée à Qandiaghash est incroyable. Une haie d'honneur sur plus de 500 m de long, enfants et adultes nous
attendent avec agitation de drapeaux, applaudissements. Il y a un an, lors de la reconnaissance du parcours,
le maire de la ville avait promis qu'il organiserait tout, il a tenu promesse. Nous ne savons pas si tous ces gens
sont venus de leur propre initiative ou s'ils ont été un peu obligés.
Après accueil et danses, nous sommes « parkés » dans l'enceinte de l'école. Un car nous emmène au bain russe
situé à 5 mn mais il ne faut pas trop de contact avec la population ... pour notre sécurité ou leur tranquilité ?
A chaque étage de l'école, un policier monte la garde 24 h/24 h, dire que c'est pesant est un peu réducteur !!!
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Nous mangeons dans le réfectoire de l'école.
Tables et chaises sont de petite taille et nous sommes 12 par table, un peu à l'étroit.
Le repas traditionnel Kazak qui nous est préparé est copieux ; Il est servi par les enseignantes avec une gentillesse
et un dévouement rare, et même probablement dans leur vaisselle et couvert personnels qu'elles ont du apporté pour nous ;
nous profitons ainsi de belles collections de porcelaines, beaucoup plus agréables que les assiettes et
gobelets plastiques de l'école.
Certaines, à la fin du repas viennent s'asseoir pour discuter avec nous, pas simple avec toujours cette barrière de la langue,
dans un anglais très approximatif on arrive à échanger quelques informations, c'est là que nous apprenons
qu'elles sont enseignantes. Merci mesdames, vous nous faites oublier un moment la présence policière.
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C'est le quartier où nous logeons, vu depuis notre dortoir, salle de classe habituellement.
Des immeubles en piteux état et aux abords boueux.
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Ce soir, dès 20h les deux gros camions de la logistique partent pour Toré-Tam par la piste ;
Nous, nous préparons nos bagages pour prendre le train demain.

Dimanche 18 mai 2008 KAZAKHSTAN : Quandiaghash - Toré-Tam - Liaison ferroviaire ► 680 km
Les consignes sont données pour la journée : repos ce matin et départ pour la gare cet après midi en vélo.
La pluie nous accompagne jusque sur le quai. C'est une véritable invasion de vélos. Quinze personnes sont
réquisitionnées pour monter les 101 vélos. Le tour est joué en 22 mn. Le train part à l'heure prévue et
chacun s'organise dans un compartiment simple mais confortable.
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C'est le lavabo kazaque. Le réservoir vert est rempli d'eau, dessous une petite soupape permet de faire
couler l'eau qui tombe dans un seau. Vous avez compris ?
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Lundi 19 mai 2008 KAZAKHSTAN : Toré-Tam - Jour de repos
Nous prenons 1 heure de plus à l'arrivée. Il est 10 heures quand les vélos sont descendus en 12 mn sous un soleil de plomb.
La chaleur promise est bien là, il fait 40°.
Encore une fois, pour rejoindre le gymnase, nous contournons la ville, soit 12 km au lieu d'1 km .
Les rues et les habitations sont tellement en ruines qu'ils préfèrent ne pas nous les faire voir.
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Le point faible des hébergements est le manque de sanitaires et d'eau. Mais que ne ferions nous pas pour ces français venus de si loin ?
et bien on installe des douches ; l'eau chauffe au soleil et quel plaisir de pouvoir se laver. A un autre gymnase, les toilettes avaient
été installés au fond du parking, pour notre venue. Bien braves ces kazaques.
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Une visite du musée de Baïkonour est programmée pour l'après-midi. Lors de l'indépendance du Kazakhstan,
les russes ont négocié une concession pour rester dans cette ville fermée de 60 000 habitants.
Le musée est décevant, on nous parle plus des médaillés que de la conquête spatiale.
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Des samovars sur le seuil de la cuisine pour faire le thé du petit déjeuner.
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Certains cyclos accusent la chaleur étouffante et paient 7 euros pour dormir dans une salle climatisée.
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